Les boues d'épuration
Si une bonne partie des eaux usées traitées retourne au milieu naturel, il subsiste des résidus de l'épuration appelés les « boues d'épuration »
. Ces boues sont liquides, et les stations les sèchent pour en réduire le volume et en faciliter le transport (Photo 3). Ces boues s'apparentent à des déchets, et les problématiques sont similaires (enjeux sanitaires, environnementaux).
Leur volume augmente en lien avec le développement urbain (de plus en plus de personnes raccordées aux réseaux collectifs), leur charge toxique également (métaux lourds, traces organiques, voire germes pathogènes) et les modes de valorisation sont précaires (voir plus bas, épandage agricole).
Données chiffrées
environ 1 million de tonnes de matières sèches par an en France en 2005
147 000 tonnes produites par les stations de l'agglomération parisienne
Valorisation et destination
épandage sur des terres agricoles
compost et usages BTP (soubassement des routes)
incinération
stockage en CET (centre d'Enfouissement Technique) pour les boues non-conformes (toxiques)
D'après le rapport de l'ADEME 2008 (Bilan 2008 de l'assainissement en France) sur les stations de traitements recensées pour lesquelles une production de boues a été effective en 2008 (les boues des lagunes ne sont pas évacuées chaque année) 47% des boues produites en 2008 ont été épandues, 26% sont compostées, 19% ont été incinérées et 8% ont été stockées en décharge.
Les boues d'épuration font l'objet d'un suivi de plus en plus rigoureux depuis la fin des années 1990 (INRA missionné par l'Etat pour analyser la toxicité des boues et leur dangerosité indirecte pour l'alimentation via l'épandage sur terres cultivées). Les stations font valider leur plan d'épandage par les services de l'Etat. L'acceptabilité sociale de l'épandage se réduit : riverains méfiants et incommodés ; refus de supporter les nuisances issues d'autres régions (exemple : opposition d'habitants du Loiret face au projet d'épandage des boues de stations parisiennes dans leur commune).