Grain 2 : Les utilisations de l'eau et leurs gestions

Le secteur de l'énergie est le premier usager d'eau puisqu'il prélève plus de 50% des volumes totaux. L'eau est une ressource essentielle pour le refroidissement des centrales nucléaires qui équipent depuis les années 1970 le territoire français (vallée du Rhône, Loire, Rhin, Garonne, littoral Manche et Gironde). En revanche, du fait que l'eau est restituée très massivement au milieu, la consommation d'eau par ce secteur est faible en valeur absolue et relative. Seulement 7% de l'eau est consommée par le secteur de l'énergie.

Les prélèvements sont ensuite le fait des collectivités pour les usagers domestiques (19%), puis de l'agriculture (14%) et de l'industrie (12%). Chaque secteur a un faible poids isolément par rapport au secteur énergie.

L'agriculture (44%) puis les collectivités (36%) se partagent l'essentiel des consommations d'eau. L'importance de la consommation d'eau agricole dans les prélèvements s'explique par la rétention d'eau par les plantes et par l'évaporation, soit des mécanismes consommateurs. La place de l'eau potable est caractéristique d'un pays industrialisé où l'accès à l'eau est globalement bien assuré pour les habitants. La place de l'industrie reste très modérée ; elle s'est restreinte du fait de la désindustrialisation touchant des secteurs consommateurs (sidérurgie, métallurgie) et du fait de l'amélioration des process (rationalisation des usages, circuits fermés, réutilisation des eaux...).

Le décalage de profil des usages selon les prélèvements et les consommations est important. Les utilisations pour la production d'énergie dominent les prélèvements tandis que l'eau d'irrigation domine les consommations. Les collectivités jouent aussi un rôle important dans les consommations, d'autant plus qu'elles nécessitent des eaux brutes de bonne qualité chimique et biologique, sûre pour la santé humaine.

A l'échelle infra-annuelle, il faut aussi tenir compte dans l'optique de la gestion de la ressource que l'agriculture a une consommation très saisonnière de l'eau, située pendant les périodes d'étiages (= basses eaux des cours d'eau et des nappes, débit faibles). C'est aussi à cette saison que les demandes d'eau domestique sont les plus importantes. Les enjeux de gestion portent sur le partage de cette ressource plus limitée et sur le respect du débit minimum nécessaire à la vie aquatique et aux capacités auto-épuratoires des cours d'eau (vis-à-vis par exemple des rejets des stations d'épuration). La dimension temporelle est à prendre en compte dans la gestion de la ressource en eau.